Inspiration littéraire pour jeu de rôle – Dark Plagueis de James Luceno

Editions Pocket (poche) / date de première parution : 18/10/2012 / nouvelle édition sous l’appellation « Légendes »

Le titre « Darth Plagueis » s’est transformé en « Dark Plagueis » dans nos contrées, au même titre que Dark Vador était Darth Vader. Par souci de simplicité, je garderai la terminologie utilisée dans la version française éditée chez Pocket.

Résumé : L’ascension de Dark Plagueis le sage et celle de son élève, Palpatine alias Dark Sidious, sont au cœur de ce récit sur le renversement de la force au profit des seigneurs Sith. Des recherches de Plagueis sur le coté obscur, de ses manigances politiques et économiques, jusqu’à ses plans ourdis avec son discipline voué à le surpasser, c’est un pan de l’histoire de Star Wars qui se dévoile dans ce roman (même s’il est désormais détaché de la « mythologie officielle »).

Avis général : Passionnant livre, qui, à travers le parcours de Dark Plagueis et du futur empereur Palpatine (Dark Sidious pour les intimes), nous narre les évènements qui ont animé la République sur la période qui précède la prélogie (l’écrivain se permet quelques incursions dans l’épisode 1).

On apprend comment Dark Plagueis a essayé de maîtriser la force à travers ses expériences sur le coté obscur mais aussi au moyen de manipulations commerciales puis politiques par le biais de Dark Sidious. On y découvre de quelle manière ce dernier a été recruté et formé par son maitre Sith. On apprend aussi comment Dark Maul est devenu lui-même l’élève de Dark Sidious. Le comte Dooku glissant doucement vers le coté obscur, la fédération de commerce et le Sénat manipulés par Palpatine, Corruscant, Naboo, l’arrivée au pouvoir de la princesse Amidala, la gouvernance de Tatooine par Jabba, et j’en oublie, tout çà prend sens dans ce roman. Son seul véritable défaut est de considérer que tout lecteur va pouvoir spontanément remettre à sa place chaque planète, chaque espèce extra-terrestre, si bien qu’on peut se perdre dans les détails. Il est préférable d’avoir sous la main un moteur de recherche pour raviver sa mémoire voire un recueil avec les êtres peuplant la galaxie pour simplement apprendre comment nommer et visualiser les espèces souvent à peine entraperçues dans la saga. Bien sur, vous reconnaîtrez les figures emblématiques mais se remettre en tête ce qu’est un Chevin ou un Bith n’est pas donné à tout le monde. De même, les intrigues de pouvoir peuvent paraitre obscures au premier abord.

Si vous aimez Star Wars, ce roman doit être lu. Le début peut sembler ardu, mais il faut s’accrocher, remettre chaque planète et personnage dans l’échiquier, pour voir le roman prendre son envol avec la rencontre entre Plagueis et Palpatine. A partir de cet événement, au premier tiers de l’ouvrage, je n’ai pas pu le lâcher. S’il a été rangé dans les « légendes » de Star Wars, j’y trouve pour autant une histoire convaincante. Selon moi, elle parvient même à donner une plus grande valeur aux épisodes 1, 2 et 3 du bon vieux Georges, tant l’auteur fait tout pour réhabiliter son œuvre en rendant les intrigues plus explicites.

On pourrait s’interroger sur la pertinence de passer tout çà dans ce qui ne relève pas de l’univers « canon » car tout est cohérent ici, tout est pensé pour prendre sens. Evidemment, cela ne correspond plus vraiment à la dernière trilogie produite par Disney (CQFD…).

Quelles inspirations pour le jeu de rôle ?

Si on peut s’inspirer de la grande rigueur dans la construction du récit pour créer une aventure crédible, il me semble surtout avoir trouvé ici des inspirations liées au contexte. En effet, se révèlent dans ce roman tout ce qui provoqué l’inexorable chute de l’ordre des Jedis au bénéfice des Sith.

Mais qu’en faire ? Et bien, en connaissant mieux cette période, on peut imaginer des aventures sous fond de luttes de pouvoir et de protection des ressources de planètes de la bordure extérieure face aux holdings commerciales et aux mafias, on peut s’aventurer dans les missions de l’ordre Jedi mis en alerte par le retour de l’obscurité dans la galaxie et dépêché sur des missions de maintien de la paix. Rien n’empêche d’envisager une quête pour des chasseurs de primes dans cet univers troublé.

Tout cela amène des détails qui permettront de construire vos scenarios dans les interstices de cette histoire qui aurait mérité d’être portée à l’écran.

Et c’est d’autant plus intéressant que c’est une époque un peu sous-exploitée en jeu de rôle (JDR).

Autre élément à prendre en compte : ce qui constitue l’essence d’un antagoniste ultime, que ce soit à travers les parcours de Dark Plagueis, de Dark Sidious ou de Dark Maul. On trouve des pistes innombrables sur ce qui constitue un Némésis absolu. L’auteur ne fait pas l’impasse sur ces questions des prédispositions, de l’éducation, la formation, plus généralement la construction de tels ennemis. Comprendre les enjeux qui président à leurs destinées mais aussi leurs modes de pensée va servir vos futurs personnages non joueurs.

Car, créer un « méchant » dans les règles de l’art, avec ses parts d’ombre, ses manigances et un plan digne d’un joueur d’échec diabolique, va, je peux vous l’assurer, emmener les joueurs à votre table dans des aventures aux confins de la galaxie…

Je précise qu’un ouvrage m’a été fort utile, il s’agit d’Alien Archives Star Wars aux éditions Hachette. Y sont recensées la plupart des espèces (mais pas toutes malheureusement) de cette galaxie très, très lointaine… Un bon outil pour les fans de Star Wars et de JDR ; je pense que je vous diffuserai prochainement un feuilletage pour que vous puissiez vous faire votre idée…

Pour rappel, Star Wars a amené une riche création rôliste.

J’ai toujours eu un faible pour les premières éditions utilisant le D6 et permettant une grande accessibilité.

Avec une première édition à la fin des années 80 et une ultime deuxième édition modifiée et upgradée environ dix ans plus tard, ce jeu a contribué à l’essor du JDR dans de nombreuses contrées et notamment en France. Pour rappel, West End Games en était l’éditeur originel aux Etats Unis et Jeux Descartes l’éditeur dans l’hexagone. Une rapide recherche sur le Grog nous fait découvrir la pléthore de suppléments qui n’ont jamais traversé l’Atlantique…

Que dire de la version D20, éditée par Wizards of the coast dans les années 2000… elle a ses détracteurs et ses fans. La deuxième édition en mode D20 reçoit en général des avis plutôt favorables. Ce qui est certain, c’est que nous n’avons pas eu droit à une traduction et que cette itération est passée sous les radars de nombreux rôlistes voire de futurs joueurs (privant ce jeu de sa vocation première d’initiation du plus grand nombre au JDR).

J’espère avoir l’occasion de découvrir à terme la troisième fournée (à partir de 2012 jusqu’à maintenant), à base de dés spéciaux, sous l’égide de Fantasy Flight Games (traduite et distribuée par Edge Entertainment en France) même si je reste attaché à mes grimoires « vintage » pour l’instant.

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