Séries pour inspirations rôlistes

Que d’épisodes fiévreusement dévorés ces derniers mois, allant d’heureuses surprises à des désillusions cuisantes…

Plutôt que de servir un long article sur chaque série marquante, je vais proposer un billet retraçant les opus qui sont encore vivaces dans mes souvenirs, pour le meilleur et pour le pire, mais surtout pour mieux inspirer vos scénarios et autres improvisations pendant vos parties de jeu de rôle.

A chaque article, je donnerai un avis rapide sur deux séries, voici la première fournée.

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Coups de cœur 2021

Vous trouverez ici quelques courtes vidéos Instagram publiées entre décembre 2021 et février 2022.

Vous y trouverez nouveautés et choses plus anciennes… Peut-être lirez vous prochainement sur le site quelques articles consacrés aux objets entrevus ici.

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Inspiration BD pour jeu de rôle (JDR) – Xoco

Xoco -1- Papillon obsidienne

Xoco – Papillon Obsidienne – 1ère édition – Vents d’Ouest – collection Gibier de potence – Octobre 1994 – Ledroit – Mosdi

Fin 1994 : Je suis avec mes potes dans une célèbre boutique spécialisée du Vieux Tours (Bédélire). Dans l’endroit bondé, en ce week-end d’octobre, notre regard est immédiatement attiré par un bandeau racoleur sur une couverture sombre « par le dessinateur des chroniques de la lune noire et le scénariste de l’Ile des morts » (Deux références à l’époque pour les « nerds » amateurs de JDR).

Il me revient le choc visuel, le sentiment qu’enfin le contenu est fidèle à la couverture (ce n’était clairement pas toujours le cas à l’époque). Aussi, je me suis immédiatement dit que je voyais enfin les années folles dans leur prisme sombre et lovecraftien, comme une mise en image en technicolor de nos bouquins en noir et blanc.

Puis, le patron des lieux nous annonce que c’est notre chance, l’illustrateur vient en séance de dédicace. Je ne sais plus trop si nous sommes restés le jour même ou si nous sommes spécialement revenus, mais me revient en mémoire le souvenir d’une longue attente pour espérer un croquis dans le pub attenant à la librairie. Je me rappelle également que nous avions des tickets signifiant notre ordre de passage. J’attendais, désespéré, avec mes camarades, réalisant que le talentueux auteur faisait méticuleusement chaque dédicace à l’encre de Chine.

Je me souviens de ces dessins incroyables en train de sécher sur la bord du billard trônant dans le fond de la taverne enfumée et de la prise de conscience que le temps pris pour ces peintures n’était pas compatible avec mes horaires de train. C’était d’une beauté renversante. Il me revient également le souvenir vivace d’Olivier Ledroit, discutant avec une grande franchise avec les fans présents et n’hésitant à dire tout l’épuisement représenté par la réalisation de cet album.

Rattrapé par le temps, mon exemplaire est resté vierge et aujourd’hui encore, cette œuvre a une place particulière pour moi. Mais au delà de ces considérations, parlons de l’objet.

Une œuvre dont vous ne sortirez pas indemne

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Inspiration pour jeu de rôle : un podcast spatial

Le hasard fait parfois bien les choses.

A des questions faussement simples – ce vaisseau peut-il vraiment aller si vite ? Peut-il vraiment emmener les héros aux confins de l’espace ? – j’ai trouvé une réponse idéale à travers une émission réunissant scientifique (un astrophysicien au CEA : Roland Lehoucq) et artiste (un scénariste et dessinateur : Denis Bajram), sans qu’aucun n’ait de condescendance pour l’autre.

Alors oui !! Je vous conseille fortement ce podcast de la « méthode scientifique » diffusé sur France Culture et intitulé « Ô mon vaisseau ».

Il est consacré aux vaisseaux spatiaux en science-fiction et traite avant tout de cohérence scientifique mais sans rejeter les aspects de création chères à nos inspirations rôlistes. Car finalement c’est bien l’histoire qui importe avant tout, sinon comment pourrions-nous même apprécier ces fictions de space opéra…

Ci dessous le lien vers l’émission qui propose d’autres pistes dans les sources partagées.

https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/la-methode-scientifique-emission-du-vendredi-23-avril-2021

Inspiration littéraire pour jeu de rôle – Dark Plagueis de James Luceno

Editions Pocket (poche) / date de première parution : 18/10/2012 / nouvelle édition sous l’appellation « Légendes »

Le titre « Darth Plagueis » s’est transformé en « Dark Plagueis » dans nos contrées, au même titre que Dark Vador était Darth Vader. Par souci de simplicité, je garderai la terminologie utilisée dans la version française éditée chez Pocket.

Résumé : L’ascension de Dark Plagueis le sage et celle de son élève, Palpatine alias Dark Sidious, sont au cœur de ce récit sur le renversement de la force au profit des seigneurs Sith. Des recherches de Plagueis sur le coté obscur, de ses manigances politiques et économiques, jusqu’à ses plans ourdis avec son discipline voué à le surpasser, c’est un pan de l’histoire de Star Wars qui se dévoile dans ce roman (même s’il est désormais détaché de la « mythologie officielle »).

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Alice in Borderland – une série TV pour mieux piéger vos joueurs ?

Que de séries sorties, que d’inspirations au gré de visionnages fébriles que ce soit pour suivre les aventures d’un Mandalorien dans un western space opera ou pour trembler pour ce groupe d’humains face aux enjeux de l’humanité partagés entre la Terre, Mars et le reste de la ceinture du système solaire dans The Expanse. Je pourrais également citer des séries comme The Boys, Lovecraft country voire même Truth seekers (une histoire loufoque de chasseurs de fantôme), je pense également à Tribes of Europa ou encore à la fascinante série Raised by wolves.

Il y a vraiment, selon moi, des standards de qualité qui se dégagent de certaines séries qui vont indéniablement donner des idées aux maîtres de jeu (MJ)… (il y a aussi de grosses déceptions mais tel n’est pas le sujet…)

C’est une autre série que j’ai choisi d’évoquer, il s’agit d’une série japonaise produite par Netflix (ceci étant précisé, je n’ai pas d’action, ni d’avantage particulier chez le diffuseur pour en parler). Précisons qu’elle est tiré d’un manga, qui a également été adapté en 3 OAV. Cette chronique ne traitera que de la version live, puisque je n’ai pas encore pu me procurer le reste.

Une série surprise aux influences multiples

https://imgr.cineserie.com/2020/12/alice-in-borderland-sur-netflix-c-est-quoi-cette-serie-de-sf-japonaise-3.jpg?imgeng=/f_jpg/cmpr_0/w_1920/h_1080/m_cropbox&ver=1

Synopsis et avis

Ryohei Arisu a visiblement raté sa vie ou en tout cas son entrée dans l’âge adulte. Sans boulot, viré de son job dans la programmation, il est rejeté par ses proches et vivote, enfermé dans son monde virtuel de jeux vidéos. Heureusement, il a ses deux meilleurs potes, qui sont sa bouffée d’oxygène, des mecs un peu paumés dans leurs genres également, entre Daikichi Karube, le barman qui couche avec la femme du patron jusqu’à se faire virer ou Chôta Segawa l’employé de banque mal dans sa peau. Seulement, un jour, après qu’Arisu se soit barré de chez lui, les trois comparses se retrouvent soudainement propulsés dans un Tokyo vidé de ses habitants et embarqués dans le jeu macabre qui semble être la seule loi désormais dans cette cité désertée.

En effet, chaque soir, aux quatre coins de la ville, des épreuves permettent aux survivants de Borderland (et oui les trois héros ne sont pas seuls) de prolonger leur visa et donc leur durée de vie. Chaque jeu voit son niveau et sa spécificité visualisée par une carte à jouer, la couleur déterminant le type d’épreuve et la valeur de la carte sa difficulté.

Mais comment survivre lorsque votre temps de vie est décidé par votre capacité à gagner des épreuves aussi variées que terrifiantes ? Qui peut vivre ou mourir, qui le mérite vraiment et à qui profite la situation ? Et enfin qui est à l’origine de tout çà et que s’est-il passé véritablement dans la ville ?

J’ai réellement adoré suivre les aventures d’Arisu, anti-héros par excellence, dans cette quête initiatique pour devenir quelqu’un dans ce monde où il se découvre des capacités à survivre grâce à sa force de déduction. Les rapports humains y sont traités de façon tragique mais cohérente dans cet univers qui navigue entre post apo et science fiction. On ne s’étonnera pas que ce soit l’adaptation d’un manga car on y trouve des archétypes de personnages très marqués et passionnants. J’ai tremblé, pleuré et me suis rebellé pour le héros, je n’ai pas pu lâcher cette série pour la dévorer en peu de temps, tant les rebondissements y sont bien trouvés, même si j’ai un léger goût amer sur la fin de la 1ère saison qui en annonce d’autres…

Mais, en dire plus serait dévoiler trop grandement cette objet audiovisuel qu’il vous faut découvrir, au moins pour vous faire votre propre opinion, au mieux pour partager mon engouement.

Les inspis de la série

Et avant de parler des inspirations à en retirer, on peut également balancer quelques mots sur les apparentes sources de cette œuvre.

On peut citer Battle Royale, pour le coté « jeu de massacre », j’ai également pensé d’une certaine manière à un Running man mis au gout du jour avec les téléphones portables comme principaux médias. Je renvoie vers l’article du blog sur le bouquin originel.

Surtout, avec beaucoup d’astuce, le drama vient reprendre les thèmes chers à Lewis Caroll. On retrouve des références aux aventures oniriques d’Alice au pays des merveilles, des cartes à jouer jusqu’à certains thèmes et personnages (notamment leurs noms japonais si j’ai bien compris), à travers cette plongée dans ce qui semble être un monde parallèle. Mais d’autres en parlent mieux que moi comme dans la vidéo ci dessous, dont la phrase d’accroche pourrait bien servir d’introduction pour la suite de ce billet.

Et le jeu de rôle dans tout çà ? Est-ce une série à réserver aux MJ (maitres de jeu) sadiques ?

Traditionnelle question sur le blog, quelles inspirations peut-on extraire d’Alice in Borderland pour notre loisir préféré (c’est le jeu de rôle pour ceux qui n’ont pas suivi) ?

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Inspiration littéraire pour jeux de rôle – Vertemuraille tome 1 – Elijah – Jennifer Tellier

Cet article constitue le premier service presse du blog. Que de nouveautés ces derniers temps… J’ai répondu à l’annonce de la romancière via instagram, tel un défi lancé avec le même principe directeur, trouver des inspirations rôlistes à une œuvre.

Edité chez Nanachi, maison d’édition indépendante, ce roman d’héroic-fantasy, Vertemuraillle, signé Jennifer Tellier, est le premier tome d’une trilogie au titre d’Elijah. Cet opus a été édité en décembre 2019. Le tome 3, l’île aux ours, a été publié en novembre 2020.

Pas évident de se lancer dans un service presse, surtout lorsqu’il est proposé par l’auteure. J’avoue que je me suis inutilement mis une certaine pression. Dans cette posture, j’ai eu du mal avec le 1er chapitre, le personnage principal ne m’intéressait pas trop, je ne me retrouvais pas trop dans la narration. Puis, dès le chapitre suivant, toute cela était oublié, l’auteure semblait prendre ses aises, l’histoire prenait un tour inattendu, en même temps que j’appréciais la lecture sans me soucier d’autre chose. J’ai lu facilement la suite et l’ai réellement apprécié, désireux d’en savoir plus sur l’objectif réel des héros, sur cette magie étrange, sur les relations parfois équivoques des personnages et leurs dangereuses pérégrinations.

Dans ce livre, Elijah, un ménestrel, en apparence insouciant et coureur, exerce ses talents de musicien dans l’auberge de son oncle et sa tante mais voit ses quelques certitudes s’envoler lorsqu’une attaque armée vient détruire son paisible village. De la fuite avec son frère et quelques amis, en passant par les retrouvailles avec de vieilles connaissances qui s’avèrent être mages, jusqu’à une nouvelle quête truffée d’embûches qui devient initiatique pour un Elijah se découvrant des capacités hors norme, l’aventure prend le dessus.

Petite réserve : j’ai eu l’impression que la rencontre des compagnons d’infortune et de magie était un peu facile d’autant que les trois héros se connaissent déjà, qu’il sont dotés tous trois de capacités surnaturelles. Mais le fait qu’ils soient également d’une grâce peu commune m’a finalement ramené à l’idée que rien de tout cela ne devait être fortuit…

Le héros, rapidement introduit dans ce cercle où la magie perdure alors qu’on la pensait oubliée et proscrite, apparaît finalement comme tourmenté, en proie à des sentiments contradictoires. J’admets ne pas être habitué à ce regard appuyé sur les sentiments, les émotions profondes des protagonistes, néanmoins cela m’a rendu l’interprète principal attachant. Cette grande sensibilité alliée à la grande accessibilité du roman en font une belle entrée en matière dans l’univers de la Fantasy. Et on a envie de savoir la suite, signe que le roman a réussi à m’accrocher et me plaire.

Les inspirations rôlistes distillées dans le roman, de la quête initiatique jusqu’aux secrets du monde

Mais vous allez me dire, et les inspirations pour les jeux de rôle (JDR) dans tout çà ?

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Inspirations pour jeux de rôle(s) : un résumé de partie

Après une récente partie via Discord (via l’association AdVitamRolistam), un camarade joueur nous faisait le plaisir d’agrémenter l’attente entre deux scénarios par un résumé plutôt original : une lettre qui narre nos exploits. Je me suis permis de reprendre le texte, de le remettre en forme pour en faire un bel objet en plus d’un excellent résumé. Un vrai régal pour le maître de jeu et les autres joueurs, qui montre que tout le monde à la table peut travailler à la préparation de l’aventure suivante.

Avec son accord, je me permets donc de publier ici ce courrier rédigé par Nicolas Blandin pour Tecumah Gulch, qui pourrait très bien constituer une aide de jeu pour les maîtres de jeu en mal d’inspiration.

C’est un premier résumé de partie, mais qui pourrait en augurer d’autres en fonction de nos futures parties. Et comme je suis très sympa, si vous cliquez sur l’image, vous avez une version en meilleure résolution.

Bonne lecture

Courrier signé Nicolas Blandin, à créditer en cas d’utilisation pour vos tables

Inspiration littéraire pour jeux de rôle(s) – L’effondrement de l’Empire / tome 1 : l’interdépendance de John Calzi

Ce premier tome, d’une trilogie intitulée : l’Interdépendance, a obtenu le prix Locus du meilleur roman de science-fiction en 2018 (ce qui s’ajoute aux nombreuses récompenses déjà récoltées par l’auteur américain). Il est édité en France par les éditions de L’Atalante.

Voici venu le jour du changement d’Empereur dans cet univers constitué de 48 systèmes, un millénaire après la colonisation de la galaxie par l’humanité. Mais une ombre semble planer sur cet Empire de l’Interdépendance dont les systèmes sont reliés par le réseau de courants du Flux, un changement majeur est en route !!

J’ai pris un grand plaisir à lire ce roman de science-fiction (SF), source d’inspiration indéniable tant pour le cadre proposé que pour sa galerie de personnages terriblement humains (évidemment il est question des meilleurs et des pires aspects de la nature humaine).

Une des forces de ce bouquin réside dans le style direct de l’auteur mais aussi dans sa capacité en nous mettre en constante situation d’urgence. A chaque chapitre, un événement vient nous donner envie d’aller plus loin. J’ai eu l’impression de dévorer ce roman comme on matte frénétiquement les épisodes d’une bonne série, l’univers se dévoilant, par couches successives, au gré des pérégrinations des acteurs. J’ai véritablement été happé par l’intrigue et séduit par ses protagonistes. Les descriptions sont efficaces, sans fioriture, mais çà fonctionne, notre imaginaire faisant le reste, alimenté par un humour qui fait mouche.

Des personnages clairement inspirants pour tout univers de SF

L’humanité n’est pas toujours décrite sous son meilleur jour dans ce monde où des familles puissantes, régnant sur des guildes marchandes, luttent pour asseoir leur influence commerciale et politique.

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Inspiration musicale pour jeux de rôle(s) – Eyes Wide Shut pour jeux horrifiques et plus si affinités

Afin de relancer le site laissé en jachère quelques mois, je reprends en douceur avec la rubrique de partage d’inspirations indispensables à tout maître de jeu musicophile.

Et comment ne pas parler de l’incroyable bande originale (BO) d’Eyes Wide Shut, le dernier film réalisé par Stanley Kubrick et sorti en 1999.

Totalement conquis par la filmographie du génial cinéaste, je trouve cet objet cinématographique totalement fascinant et je dirais même que l’ambiance pesante qui s’en dégage peut inspirer des scénarii oppressants, tant les soirées étranges au centre de l’histoire renvoient à des sociétés secrètes qui pourraient alimenter tous les fantasmes rôlistes. Tels d’improbables voyeurs, ce film nous fait suivre le héros tel un investigateur dépassé par les événements. Et forcément, la musique a cette marque d’une tension terrible et progressive, si bien qu’il faut admettre que j’ai véritablement flippé lorsque j’en ai entendu quelques notes lors de parties jouées avec d’autres Grands Anciens.

Bien sur, vous ne pourrez pas dérouler la musique directement, il vous faudra faire une savante sélection ; quelques titres seront des parfaites musiques d’ambiance jazzy, et le reste prendra inexorablement la tournure inquiétante et tant redoutée pour les auditeurs subjugués.

Cependant, il vous faudra mettre de coté deux pistes : le tube rétro de Chris Isaac « Baby did a bad bad thing », sauf si vous êtes dans un trip vintage ; de même, la fameuse valse de Dmitri Shostakovich « Jazz Suite, Waltz No. 2 » a été trop malmenée par la publicité pour ne pas faire sourire.

Et si vous demandez pour quel jeu de rôle utiliser cette bande originale, je vous dirais que toute histoire au suspense horrifique, tout thriller gothique peut y correspondre, peu importe l’univers, même si les contes lovecraftiens auront toujours ma préférence.

Pour aller plus loin, voici les incontournables de cette bande originale :

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