Deuxième article avec le même concept : faire partager des musiques inspirantes pour le jeu de rôle(s) (JDR).
Et l’heureuse élue est la bande annonce (BO) bien flippante et follement inspirée de Suspiria, signée du groupe italien Goblin. Ce film de 1977 réalisé par le génial Dario Argento est lui même considéré comme un classique de l’épouvante. Un remake a été produit en 2018.
Il faut admettre que le film pourrait très bien servir une aventure rôliste en one shot pour un groupe restreint de joueurs puisque des personnes ordinaires se trouvent confrontées à des événements qui les dépassent. Ainsi, une danseuse américaine, Susie Bannion, vient en Allemagne pour y intégrer un ballet réputé dont elle ignore les sombres secrets ; on peut facilement transposer cette idée à une compagnie de théâtre, une entreprise, ou tout autre groupe auquel les joueurs sont censés s’intégrer pour les besoins du scénario…
Mais oubliez çà pour l’instant, approchez et montez le son de vos enceintes ou de vos écouteurs…
La bande originale de Suspiria conviendra aux sessions de jeux à l’ambiance horrifique dans un spectre large allant des plus indicibles aventures cthoniennes aux films de genre des années 70-80 jusqu’aux apparitions les plus modernes. Je conseille de faire une sélection pour toute partie, notamment dans les années folles, car certains morceaux pourraient y sembler trop décalés alors qu’ils combleront les attentes d’amateurs d’époques plus récentes. En effet, si les sonorités semblent d’abord ancrées dans les seventies, les nappes de synthétiseurs mélangées aux sonorités d’instruments exempts d’électronique rendent la majorité des titres intemporels, comme l’épouvante en quelque sorte.
Pour les pistes les plus marquantes, se mélangent instruments aux sonorités traditionnelles, parfois brutes, presque ancestrales, voix chuchotantes puis glaçantes et instruments de rock progressif, entre riffs de guitares et synthétiseurs inquiétants. Chaque piste a sa spécificité, si bien qu’il me semble difficile de faire tourner l’album en boucle pendant une partie. Il semble plus opportun de garder des moments de silence et d’enclencher certaines musiques lors de moments clés ou d’en garder quelques extraits en complément d’une playlist plus classique. Cela peut rapidement poser une ambiance pesante et mettre mal à l’aise les téméraires aventuriers. Et puis, il y a cette mélodie entêtante, comme une boîte à musique, dès la scène d’ouverture…
Allez !! Avant de sélectionner quelques morceaux, je ne résiste pas à l’envie de vous partager ce début de film, d’un esthétisme visuel et sonore insensé… Purement hypnotique…
Je vous souhaite une bonne écoute avec 5 pistes marquantes :
Le thème principal qui peut être coupé avant la fin, pour le garder intemporel, la deuxième partie de morceau conviendra aux settings plus modernes. La BO en propose des versions alternatives très efficaces, comme des rappels inquiétants.
Witch. Haletant !! Oppressant !! Et clairement utilisable pour n’importe quel JDR pourvu que la peur soit présente !!
Une sorte de rock infernal aux voix totalement flippantes en intro !!
Un titre très électronique, en avance sur son temps, de plus en plus oppressant, au fur et à mesure que le rythme s’accélère.
Pourquoi cette simple musique de ballet est inquiétante, je ne comprends pas…
En complément d’un autre musique, en touche légère ou par le biais d’astucieuses répétitions, dompter cette courte BO fera de vous, cher lecteur rôliste, un metteur en scène de sombres contes autour d’une table conquise.
L'appel du jeu de rôle (blog JDR) 