Quelques mots pour affirmer que le site n’est pas mort, il espère des nouveaux articles. Cependant, je suis passé en quelques maigres années de joueur occasionnel, à joueur régulier pour me voir surclassé en président d’association de JDR, si bien que le temps est devenu une denrée rare. Cela ne m’empêche pas d’envisager d’alimenter ce site avec mes projets de maitre de jeu et mes avis sur les œuvres rôlistes que j’ai pu acheter. Cela viendra mais sans contrainte, sans aucune pression. Et c’est ainsi qu’un mail a retenu mon attention. Puis est venu le temps des questions et des réponses, pour mieux comprendre une activité, un projet en phase avec l’ADN originel du site, tourné vers les inspirations et aides de jeux.
Voici donc l’interview de Théo alias Argonaus, au nom sonnant comme une invitation au voyage, dont je vous laisse découvrir le travail dans ce riche échange.
En bas de page, toutes ses références sont indiquées pour mieux découvrir son travail, le contacter, le féliciter puis éventuellement bénéficier de ses services. Cet article est diffusé sans aucune rétribution si ce n’est l’intérêt de porter la bonne parole du JDR tout en mettant en avant un projet ambitieux et furieusement artistique, pour ne pas dire artisanal.
L’appel du JDR : D’abord, peux-tu expliquer ta démarche ? Qu’est ce que tu proposes ?
Argonaus : Le cœur de ma démarche, c’est le voyage. Chacun de mes cartes, qu’il s’agisse d’une illustration pour une commande, ou d’un projet d’art personnel, doit obligatoirement traiter du voyage, du changement, du mouvement, de l’exploration. La cartographie est parfaite pour parler de ces choses. Je veux réussir à proposer, la plupart du temps en une seule œuvre, un vrai voyage avec un monde à découvrir, des secrets à mettre au jour, parfois même des personnages, des monstres…
Il faut aussi que mes cartes soient des objets techniques, utiles à la compréhension d’un univers ; une aide de jeu, en somme. Grâce à mes cartes, le spectateur peut s’orienter dans un univers, capter des détails de son background, découvrir ses villes et figures importantes.
L’appel du JDR : Comment s’est construite cette idée de concevoir des aides de jeu sur mesure ? Mais aussi d’en faire une activité rémunérée ?
Argonaus : J’ai toujours aimé dessiner étant gamin. Au début, c’étaient de simples personnages de jeu vidéo. Puis un jour, je ne sais plus pourquoi, j’ai essayé de faire des cartes ; ça a été une vraie révélation. Je ne l’explique toujours pas mieux que ça aujourd’hui, il y a eu un puissant déclic et j’ai accroché.
Déjà à l’époque, je ne me sentais jamais très à ma place dans le milieu de l’entreprise »normal ». Les patrons, les horaires, les boulots sans trop de sens : je ne me voyais pas tirer plusieurs années là-dedans. C’est parti d’un coup de tête : je me suis dit que je devais faire tout ce qu’il était possible de faire pour m’en sortir et faire ma vie de mon côté. Les débuts ont été très difficiles, je ne vendais pas grand-chose, mais je me suis accroché, et aujourd’hui, je ne m’en sors pas trop mal !
L’appel du JDR : Ton travail a quelque chose d’artisanal qui renvoie vraiment aux aides de jeu faites maison ? Le fait de travailler sans filet est il un choix construit ; peux tu expliciter ce choix du travail non numérique (si tel est entièrement le cas) ?
Argonaus : Le fait de travailler avec des méthodes traditionnelles plutôt que numériques s’est assez vite imposé pour moi. Dès le début, je voulais que mes cartographies ressemblent le plus possible aux cartes historiques, saturées d’informations et posée sur un papier que l’âge a jauni. Bien sûr, ce choix de style à un coût : les cartes sont plus longues à faire, et en cas d’erreur, je ne peux pas »gommer » la peinture, tout est fichu !
L’appel du JDR : Comment voudrais tu que ton travail ou/et ton activité évoluent ?
Argonaus : C’est une très bonne question qu’on ne me pose pas souvent. Ce que j’aimerais vraiment faire, ce sont des cartes monumentales, de la taille de grandes fresques murales. Je pense pouvoir y arriver en proposant mes services aux collectivités : la commande publique fait appel à des artistes tout au long de l’année, pour réaliser pour le compte des villes, différentes œuvres.
Par exemple, j’aimerais cartographier ma ville, Dijon, dans mon propre style, sur un format de 4 mètres de long. Ce serait extra.
L’appel du JDR : As tu des inspirations dans ton travail et lesquelles ?
Argonaus : D’abord, l’histoire. En termes de composition et d’iconographie, c’est ma toute première source d’inspiration. Ensuite, j’adore l’univers de Warhammer 40000, et une part non-négligeable de mon style me vient directement de là. Plus globalement, je m’intéresse beaucoup aux mouvances avec un fort contraste conceptuel, c’est-à-dire des styles qui combinent des
éléments qui ne vont normalement pas ensemble. Par exemple, le dieselpunk, qui est une forme de science-fiction avec des technologies rétro du 20e siècle.
L’appel du JDR : Tout porte à croire que tu est toi même rôliste. Si c’est le cas, quel joueur ou quel MJ penses tu être ?
Argonaus : Bien vu, je suis effectivement rôliste. Je ne suis que joueur, sur près d’une dizaine de tables différentes, toutes tournées autour de l’univers de Warhammer 40000 ; mes MJ ont créé du lore interconnecté. En tant que joueur, j’ai appris à suivre le »flow » que propose le MJ. Mon but, c’est de rentrer dans son jeu au maximum. Pour moi, une bonne partie, ce n’est pas forcément celle où on gagne tous les combats, mais celle où l’histoire avance, et où nos persos se développent le plus.
Je pense que cette année, je vais tenter l’expérience en tant que MJ. Rien n’est encore sûr, mais…
L’appel du JDR : Quels sont le jeu ou les jeux pour lesquelles tu aurais adoré apporter ta touche artistique, via un plan, une fiche technique, des persos, en tant que joueur et/ou en tant que maître de jeu ?
Argonaus : Je suis attiré par les univers que je ne connais pas beaucoup, justement pour l’aspect voyage, exploration. Je ne peux pas en citer directement, mais travailler pour un univers que je dois véritablement explorer, comme un vrai voyageur, me permets facilement de me livrer à un petit exercice de jeu de rôle personnel, où je me plonge dans la peau d’un artiste qui parcourt vraiment ces terres inconnues, et qui doit les présenter pour son public.
L’appel du JDR : Une inspiration indispensable pour le JDR ?
Argonaus : Oui : l’histoire. Il s’est passé tellement de trucs de dingues qu’on a rien besoin d’inventer. Il suffit juste de changer un ou deux noms, de réadapter l’environnement, et croyez moi, vous aurez de quoi proposer des scénarios complètement hallucinants.
L’appel du JDR : Aussi, je me demande si tu joues en association dans la région de Dijon ou juste entre potes ? As tu déjà présenté ton travail en convention ou équivalent, est ce en projet ?
Argonaus : Je ne joue qu’avec des amis. C’est grâce à eux que j’ai découvert le JDR, donc on a formé un petit cercle bien sympa qui est resté comme ça, mais qui inclut régulièrement de nouvelles têtes.
J’ai déjà présenté mon travail en convention (la conv’en songe de dijon par exemple) et j’aimerais beaucoup réessayer avec d’autres petits salons locaux sympas, mais c’est assez mal renseigné et c’est dur de les trouver assez tôt, ou d’en trouver qui sont abordables.
L’appel du JDR : As-tu une question qu’on aimerait qu’on te pose sur ton travail ?
Argonaus : Une question que j’aimerais qu’on me pose : est-ce que la cartographie, c’est pour tout le monde. La réponse est oui, c’est un art qui est chronophage, mais qui est très accessible quand on veut s’y mettre. On peut commencer avec trois fois rien, une feuille et un crayon, et obtenir malgré ça des résultats superbes.
L’appel du JDR : Peux tu me redonner la listes de réseaux / contacts / afin que tu puisses être joignable et présenter tes œuvres ?
Mes réseaux :
https://www.instagram.com/argonaus_art/
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L'appel du jeu de rôle (blog JDR) 