Plonger dans un nouvel univers, s’approprier un rôle, et dénouer une intrigue complexe… Tout ça, en seulement deux petites heures ? Impossible, me dirait tout MJ venant de finir la création de sa première campagne !
Et pourtant, Et pourtant, ces jeux de rôle mêlant acting et résolution d’enquêtes sont de véritables pépites en termes d’immersion. Pas de longues explications, pas d’introduction interminable : tout doit être pensé pour que l’immersion soit rapide, fluide et captivante.

Bonjour, moi c’est Amandine et je suis créatrice de jeux d’enquête grandeur nature.

Dans cet article, j’avais envie de vous partager mes meilleures astuces pour plonger sans effort vos joueurs dans un nouvel univers.

Une façon simple de glisser vos joueurs dans l’ambiance est d’utiliser autant de marqueurs connus que possible. Par exemple, bien que nous ne vivions pas dans un univers fantastique médiéval (à moins que l’on m’ait menti toute ma vie), nous connaissons déjà beaucoup de ses règles.
Vos pieds touchent le sol ? Alors vous connaissez alors déjà les lois de la physique de cet univers et ceci, sans intervention du maître du jeu pour vous faire un cours de 2 heures sur les lois de Newton. En fait, immerger ses joueurs dans un nouvel univers, c’est jouer constamment sur leurs connaissances déjà acquises, qu’ils peuvent réutiliser sans effort.

Murder Party vs JDR : une différence clé

Avant d’entrer plus dans les détails, j’aimerais faire une parenthèse pour les lecteurs qui ne connaissent pas bien la différence entre un JDR comme D&D et une murder party.
Déjà, une murder party se joue habituellement en une seule session. Chaque joueur incarne un suspect ou une personnalité, et tout le monde enquête dans le but de découvrir l’intrigue: souvent le coupable d’un meurtre. Bien entendu, il existe des versions différentes où le meurtrier se bat dans l’ombre contre les enquêteurs, ou plus intéressant encore, où chaque joueur a une quête annexe lui permettant de remporter la partie sans forcément résoudre la trame principale. Le point le plus important à soulever est qu’il est rare de lancer les dés pendant une murder party. Effectivement, les scripts des joueurs sont souvent écrits à l’avance et le but du jeu est uniquement de collecter des informations et d’agir selon ce qui est écrit sur sa fiche personnage.

Mécaniques compliquées ou univers riches : il faut choisir

Notre défi est donc d’écrire une histoire qui passionne les joueurs et les immerge totalement pendant deux heures, sans les perdre dans la complexité de l’univers ou de l’intrigue. Tout va être une question de balance entre le nombre d’informations nouvelles que les joueurs doivent apprendre et celles qu’ils connaissent déjà.

Prenons l’exemple de ma murder party Trahison entre amis, ma création la plus classique. J’ai choisi de rester, en apparence, sur notre bonne vieille Terre.  En réalité, cette information n’est pas précisée, et c’est donc logiquement que les joueurs se positionnent sur notre planète. Dans cette intrigue, chaque joueur interprète un des amis d’Aline, une riche héritière retrouvée morte la semaine dernière dans les toilettes du bar où tout notre groupe de protagonistes fêtait son anniversaire.

Les personnages sont également très simples à prendre en main grâce à une astuce logique mais implacable : jouer sur les clichés. Effectivement, si je vous dis : lui, c’est “Taylor le fêtard”, alors vous pourrez tout à fait projeter sur ce petit nom tout un caractère et un vécu sans avoir besoin d’apprendre quoi que ce soit de plus. Grâce à ces deux astuces, nos joueurs arrivent immédiatement à se glisser dans la peau de leur personnage et gardent de l’énergie pour apprendre de nouvelles choses. Énergie qui sera utilisée dans ce jeu pour en apprendre d’avantage sur les médicaments et poisons, informations nécessaires à la résolution de l’intrigue.

Mais trop facile, direz-vous ! Je viens de vous parler d’un exemple qui ne change pas d’univers ! C’est vrai, et c’est pour cela que je vais maintenant vous raconter l’histoire de Conspiration en hautes sphères, un autre jeu que nous avons créé. Conspiration en hautes sphères, c’est une murder party en équipe, qui oppose, comme dans un loup-garou, deux groupes distincts : ici les Purs et les Corrompus.

L’intrigue de ce jeu de rôle se passe sur la planète Astoria, une planète divisée en 3 grandes nations que les joueurs peuvent découvrir grâce à la carte du monde de 2 mètres de haut que nous amenons avec nous. Ce nouvel univers nous offre plein de possibilités pour inventer ce que l’on veut, mais également l’obligation de trouver des raccourcis pour ne pas avoir à raconter le lore entier au début du jeu. Pour cela, j’ai une fois de plus utilisé les clichés. Les personnages de Conspiration en hautes sphères sont des hauts-dirigeants. Bien que les pays, peuples et ressources dont ils disposent soient différents des nôtres, leurs intentions et leurs métiers sont tout à fait comparables à ce que l’on connaît sur Terre. Par exemple, nous avons “Vic Mantov”, patron du pétrole, militant contre les restrictions écologiques, dont la quête secondaire est de débloquer des fonds pour acheter de nouveaux pétroliers. Ou encore Oli Sceptique, un blogueur complotiste qui veut à tout prix prouver qu’Astoria est plate en construisant une fusée.

Vous l’aurez compris, pour immerger le plus rapidement possible vos joueurs, il va falloir faire des compromis. Choisissez avec soin les nouveautés que vous voulez proposer, car vous devrez trouver un moyen de les expliquer. Jouez sur les clichés pour fournir des informations de manière intuitive.

Les quêtes secondaires au service du récit

Si, malgré ces conseils, vous aviez tellement envie de rajouter une petite mécanique qui changerait tout, mais que vous vous retrouvez avec un discours d’introduction bien trop long, voici une astuce que j’utilise souvent : commencer par une petite quête secondaire dont le but caché est la découverte du lore. Dans Conspiration en hautes sphères, les hauts dirigeants consacrent la première demi-heure uniquement à leurs rencontres et au partage de leurs objectifs. Ils auront ainsi l’occasion de découvrir de quelle région ils viennent sur la carte et de comprendre comment fonctionne l’échange des ressources sur Astoria, une connaissance primordiale pour résoudre l’enquête du deuxième acte.

Que vous soyez joueur ou maître du jeu, je vous invite lors de votre prochaine session à réfléchir aux informations qui vous ont été apprises et à celles que vous avez simplement déduites parce que « c’est toujours comme ça que ça se passe ». C’est là que réside la magie d’une immersion réussie !

Si vous voulez en savoir plus sur les murder parties ou découvrir les intrigues que l’on propose, n’hésitez pas à aller faire un tour sur notre site web : www.diversi0n.com.

Ludiquement,
Amandine

 

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