Inspiration littéraire pour jeux de rôle(s) – Running Man de Richard Bachman (alias Stephen KING)

Ed. J’ai lu / coll. Polar / 1996 / d’abord édité par l’auteur sous son pseudonyme Richard Bachman

2025. Dans l’espoir de sauver sa fille de la maladie, pour sortir sa famille de sa situation d’extrême pauvreté, obligeant madame à se prostituer depuis qu’il a lui même perdu son travail, le héros – Ben Richards – va participer aux jeux proposés par un pouvoir totalitaire, contrôlant les foules par des programmes télévisés déshumanisés et mortels. Sélectionné pour le programme ultime « la Grande traque », il doit fuir à travers les Etats-Unis et survivre le plus longtemps possible pour sortir sa famille du besoin.

Comment j’en suis venu à lire « Running Man » ? Un souvenir lointain d’un film oublié, la trogne d’un Schwarzy en plein gloire en couv’ du bouquin dégoté dans une boite à lire, la perspective de relire du Stephen King m’ont mené à cette exploration littéraire. Cela s’est évidemment accompagné d’un visionnage du très inégal film sorti en 87.

Quelles inspirations rolistes tirer de cet efficace roman ?

Le roman est indéniablement meilleur que sa lointaine adaptation. Le rythme est effréné, le style extrêmement direct, aussi radical que son héros, écorché vif et provocateur. Après avoir été un poil désarçonné au départ par la narration brute, par le comportement de Ben Richard, l’anti-héros absolu, j’ai ensuite adhéré pleinement au récit ponctué de chapitres courts numérotés tels un compte à rebours débutant à 100. Puis, j’ai eu du mal à croire en sa fuite finale et désespérée, bien que la fin, un peu prévisible, me semble plutôt réussie. Bref, j’ai couru avec Richards, je l’ai un peu perdu en cours de route, pour le rattraper dans le dernier twist final. J’ai gardé une bonne impression de l’ensemble, faisant de ce roman un agréable divertissement, avec en trame de fond cette réflexion sur le contrôle de l’information.


Et le jeu de rôle dans tout çà ? Pas évident… car cette fuite, digne d’un road movie, devra être conjuguée au pluriel, avec un groupe de joueurs. C’est évidemment envisageable à condition de garder l’idée d’une traque sur le long cours et sous extrême surveillance. Leur nombre leur ferait courir un plus grand danger, les rendant plus facile à appréhender que Ben Richards. L’idée d’un tel jeu macabre pourrait aussi être une intrigue dans le jeu ; imaginez une enquête dans ce milieu télévisuel terrifiant. On pourrait même mettre les joueurs face à un terrible dilemme moral, s’ils sont engagés pour être les traqueurs, payés pour éliminer les fuyards.

Ce monde, à la communication contrôlée par un média unique, permettant de faire croire n’importe quoi aux foules asservies est suffisamment bien décrit pour sembler réaliste. D’autant que semble roder l’ombre d’une rébellion. Là aussi, il est aisé d’intégrer cela dans un monde futuriste.

Pourquoi pas un one shot où les héros doivent fuir et survivre… mais à travers le pays, pas dans les niveaux foutraques du film…


Profitons de cette chronique pour nous adonner à une légère review du film de serie B avec le bon vieux Arnold. Le film réalisé par Paul Michael Glaser (oui, oui, le Starsky en jeans moulants) est sorti en 1987. Il fait la part belle à la star, quitte à modifier le bouquin au profit d’un Schwarzy, ancien policier victime du pouvoir en place, en sur-représentation… On a donc droit à du « I’ll be back » à la Terminator, à du John Matrix du film Commando, lorsque notre star, discute, un improbable cigare à la bouche, alors qu’il vient de s’enfuir de prison…

La réalisation est étrange, on passe de quelques plans intéressants à de nombreuses scènes mal foutues proches des mauvaises séries tv de l’époque. On croise des visions intéressantes du monde tout de suite gâchées par l’apparition d’un méchant complètement barré aux allures de catcheur, d’un fille à moitié à poil sans qu’on comprenne vraiment pourquoi (les années 80…).

Bref, c’est mauvais tout en ayant un coté sympathique, surement du fait d’un visuel très « eighties », mais surtout parce qu’on pardonnerait tout à Schwarzy, même d’avoir tourné dans un tel film ne rendant pas hommage au roman.

T’inquiète mon vieux, il est mauvais mais plutôt marrant ton nanar…

Va plutôt relire le roman du King

3 réflexions sur “Inspiration littéraire pour jeux de rôle(s) – Running Man de Richard Bachman (alias Stephen KING)

  1. Olrik 16 juin 2019 / 12 h 05 min

    J’ai revu le film il y a quelques mois, en VF. j’ai encore en mémoire ces deux fabuleuses répliques à la toute fin :
    LE PRÉSENTATEUR : Va t’faire foutre, sale pédé !
    ARNOLD : Mais je t’ai rien demandé, moi.
    Sinon oui, le roman est meilleur mais cela reste un King mineur (qu’il ait choisi un pseudo n’est d’ailleurs pour rien).
    En fait c’est surtout « le Prix du Danger » (la nouvelle et le film) qui est bon dans cette thématique.

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  2. jf applewood 16 juin 2019 / 12 h 31 min

    Je n’ai pas revu le film de Boisset depuis bien longtemps si bien que je ne suis pas hasardé à le citer, mais je vais essayer de remédier à cela, sans oublier la nouvelle originelle de Robert Sheckley (1958). Il faut se rappeler que l’équipe du film français avait intenté et gagné un procès pour plagiat contre l’œuvre hollywoodienne.
    Je renvoie à un article intéressant sur le sujet :
    https://www.courte-focale.fr/cinema/dossiers/prix-du-danger-running-man-plagiat/

    Aimé par 1 personne

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